Quorhum 12 Ans

Évangile Matthieu (10, 34 – 11, 1) | Prions En Église

Fri, 09 Aug 2024 23:20:11 +0000

Bonjour, C'est vrai que ce passage est très étrange, voire troublant: Jésus ressemblerait-il à un gourou qui cherche à diviser les familles? Qu'en est-il de son message d'Amour Inconditionnel? L'Amour n'est-ce pas synonyme d'harmonie et non de division? Ces versets ne contredisent-ils pas le reste de l'évangile? Il y a de quoi rester perplexe! Je ne suis pas venu pour apporter la paix. Il me semble que pour mieux comprendre ces versets, il faut être attentif au contexte: Luc notamment place ces propos alors que Jésus monte à Jérusalem. Lors de cette montée à Jérusalem, il y a la confession de foi des disciples: Jésus est le Mesiie envoyé à son peuple par Dieu. Il y a l'annonce de la Passion: Jésus n'est pas un Messie politique et puissant, il entre dans un chemin d'humilité et d'humiliation et enfin l'appel aux disciples à suivre Jésus sur ce chemin! Voilà le contexte large... Par ces propos, Jésus indique bien qu'il va au devant d'une mort violente, que son Message d'Amour, sa prédication du Royaume suscite des oppositions toujours plus fortes, de la part des autorités religieuses, politiques, mais aussi parmi les disciples.

« Je Ne Suis Pas Venu Apporter La Paix, Mais Le Glaive&Nbsp;» – Regnum Christi

Croire, c'est prendre position. Il ne s'agit plus d'obéir aux impératifs du monde mais à ceux de Dieu qui nous appellent à changer notre manière d'agir. Cela ne peut que nous mettre en conflit avec nous-mêmes d'abord, à entrer dans ce combat contre l'esprit du monde, d'abord en chacun de nous: ce combat du secret des cœurs. Se trouvent en effet, contredits nos élans immédiats, nous qui sommes, spontanément, tournés vers nous-mêmes. Nous cherchons bien souvent à tirer notre épingle du jeu, à sauver notre peau. Dieu, Lui ne connaît pas d'autre impératif que de sauver les autres au risque d'en mourir sur une croix. La croix du Christ souligne aussi une deuxième violence; c'est la violence des non-violents: interrogé sur son identité, Jésus ne se tait pas: « Es-tu le Fils de Dieu? – Tu l'as dit ». « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive » – Regnum Christi. Il aurait suffi que Jésus se taise et ses juges l'auraient relâché. Jésus dit tout haut ce que sa conscience lui dit en secret. Ce serait mal comprendre la non-violence évangélique que de penser qu'elle nous demande de sauvegarder la paix à tout prix.

De quelle façon par exemple? A. : L'appel à la justice, à l'amour, à l'accueil, l'appel au respect des plus petits, l'appel qui dit que qui veut être maître doit être serviteur… Toutes ces paroles-là heurtent de plein fouet les logiques de notre monde. Certaines personnes de mon entourage ont, à cause de l'Évangile, été amenées à contester les milieux où elles se trouvaient. Cela veut dire qu'il y a une forme de subversion dans ce verset… A. : Il y a une part de subversion dans l'Évangile. L'Évangile n'est pas un sucre d'orge qui viendrait apaiser nos angoisses existentielles ou spirituelles, c'est une parole qui appelle au changement de comportement et qui est, c'est vrai, tranchante. Je ne suis pas venu apporter la paix. Certains commentateurs de ce verset, s'appuyant aussi sur l'épisode où Jésus chasse les marchands du Temple, suggèrent que Jésus n'était pas le doux que l'on voit en lui d'habitude, mais un homme subversif, qui porte en lui des graines de violence. A. : Je crois qu'il porte en lui des graines de contestation par rapport à l'ordre du monde dans lequel il se trouve.